Quand a commencé la guerre en Irak ?

Un soldat britannique face à l’incendie d’un champ de pétrole irakien en 2003

L’accès au brut irakien était en fait au cœur de la décision britannique de s’engager avec les États-Unis lors de l’invasion de l’Irak en 2003. En témoignent les documents confidentiels obtenus par M. Muttitt dans le cadre de la Freedom of Information Act britannique, dont l’Independent a fait écho.

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Cinq mois avant le début de l’invasion lancée en mars 2003, la ministre britannique du Commerce, la baronne Elisabeth Symons, a déclaré aux représentants des majors britanniques qu’elle le ferait pour que ces derniers aient accès aux réserves pétroliers en Irak, selon Saddam Hussein.

Le procès-verbal d’une réunion avec BP, Shell et BG (British Gas) le 31 octobre 2002 indiquait : « La baronne Symons a reconnu qu’il serait difficile de justifier que les entreprises britanniques puissent perdre en Irak si la Grande-Bretagne était un allié de premier plan du gouvernement des États-Unis pendant la crise et aussi de rendre compte aux entreprises avant Noël » de l’issue de sa relation avec l’administration Bush à Washington.

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Le Foreign Office britannique a appelé BP le 6 novembre 2002 à discuter des opportunités en Irak « après le changement de régime ». Dans le procès-verbal de la réunion, nous lisons : « L’Irak est une excellente opportunité pour le pétrole. BP est prêt à faire tout ce qu’il faut pour s’y rendre, et il craint que des accords politiques ne le privent de cette opportunité. »

Après une autre réunion en octobre 2002, le directeur du Foreign Office for the Middle East a déclaré : « Shell et BP n’ont pas pu se permettre de ne pas y participer, dans l’intérêt de leur avenir à long terme. Nous sommes déterminés à obtenir une part honnête des entreprises britanniques dans l’Irak post-Saddam. »

Un mois avant l’invasion de l’Irak en février 2003, l’ancien Premier ministre Tony Blair a qualifié d’« absolument absurde » l’idée selon laquelle cette invasion pourrait être motivée par le pétrole. Le 12 mars 2003, le chef du BP de l’époque, Lord Browne, a déclaré : « De mon point de vue, et du point de vue du BP, il ne s’agit pas d’une guerre pétrolière ».

Aux États-Unis, l’administration Bush n’a évidemment jamais reconnu le rôle joué par le pétrole. Les raisons en étaient les armes de destruction massive de Saddam Hussein (inexistantes) et les liens (imaginaires) de ce dernier avec l’organisation terroriste Al-Qaïda.

Cependant, certaines personnalités liées à l’administration Bush ont pu révéler le secret de Polykinelle, en particulier Paul Wolfowitz (« La plus grande différence entre la Corée du Nord et l’Irak : L’Irak nage dans une mer de pétrole ! ) et Alan Greenspan (« Je suis attristé qu’il soit politiquement injuste de reconnaître ce que tout le monde sait : la guerre en Irak porte essentiellement sur le pétrole »).

Lors des réunions du groupe de travail sur l’énergie rassemblées par le vice-président Dick Cheney en 2001, dans les premières semaines de l’administration Bush, une carte montrant une possible division a été produite des futures concessions pétrolières en Irak. L’existence de cette carte a été révélée en 2002 par une décision du tribunal américain.

Après avoir quitté le gouvernement, Lady Symons, aujourd’hui âgée de 59 ans, est devenue conseillère de la banque Merchant Bridge, qui a réalisé d’importants profits dans les contrats de reconstruction en Irak d’après-guerre, explique The Independent. En mars, Elisabeth Symons a interrompu ses contacts avec le Conseil national libyen pour développement économique, avec lequel il a travaillé comme consultant bénévole.

L’Irak détient 8,3 % des réserves mondiales de pétrole. Aujourd’hui, c’est le seul grand producteur dont la capacité de production semble pouvoir être considérablement augmentée, compte tenu de la perspective d’une baisse des extractions de nombreux autres grands producteurs.

Les intérêts britanniques dans le pétrole irakien remontent à la veille de la Première Guerre mondiale, à l’époque de la Turkish Petroleum Company. Celles des entreprises américaines remontent à la création de l’Iraq Petroleum Company en 1929.

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